Gaëtan du Bus de Warnaffe

- Expert forestier -

« Né en 1971, j’ai connu une scolarité selon la pédagogie Steiner à Bruxelles (1 an), dans l’Oise (9 ans) puis en région parisienne (2 ans). Je suis aujourd’hui marié, ai trois enfants scolarisés dans l’enseignement public. En arrivant en « terminale D » j’ai senti une différence marquante entre le Lycée et les méthodes pédagogiques connues auparavant. Mon envie d’apprendre a cependant créé un lien constructif avec les matières et j’ai passé mon bac avec la mention Très Bien.

Cette envie d’apprendre et les qualités d’imagination et de réflexion développées dans mon enfance m’ont encore aidé dans mes études d’ingénieur, puis lors du doctorat que j’ai défendu avec passion. Ma scolarité à l’école Steiner a cultivé en moi les qualités artistiques et une forte envie de cohérence entre mes idées et mes actes. Dans le monde que nous vivons, cette pulsion a parfois été difficile à vivre. Aujourd’hui encore elle m’anime, et me déchire parfois. Pourtant je préfère de loin ce corps-à-corps entre mon être profond et la vie telle qu’elle est, que d’exister comme un zombie.

Je ne vois pas le travail comme une obligation pécuniaire, mais comme un échange avec la société, dans lequel je cherche à la fois mon lien au monde et à ce que je suis vraiment. Le bonheur serait de voir sa vie refléter ce que l’on est, disent certains philosophes.

 La pédagogie Steiner m’a, je crois, aidé à cheminer vers cet accord. Les écoles Steiner ont certes des imperfections et doivent évoluer. Dans toutes les écoles il y a d’excellents professeurs, et je ne sais quelle école pourrait se targuer de dépasser toutes les imperfections humaines. Éduquer et enseigner est un art très difficile, surtout dans une époque chahutée comme la nôtre.

Targuer de « sectaire » tout ce qui sort du rang me semble primitif et suspect. Le sectarisme captif et destructeur existe et peut se révéler partout. Personnellement je pense que l’école Steiner cultive la liberté de pensée et l’autonomie des individus plutôt que l’adhésion à des dogmes sectaires. Vu ses réussites très mitigées, l’Éducation Nationale gagnerait beaucoup à s’inspirer des écoles alternatives et même à les soutenir comme dans beaucoup d’autres pays. »