Hugo

Etudiant

« Je m’appelle Hugo et j’ai été étudiant à l’école Rudolf Steiner de Verrières-le-Buisson pendant un peu plus d’un an, de la Première (12e classe) à la Terminale (13e classe). Avant mon arrivée, j’étais à l’institution Sainte-Marie d’Antony, établissement privé plutôt sérieux, où j’ai passé un an et demi, de la Seconde à la Première (j’ai quitté Sainte-Marie au milieu de mon année de Première en janvier 2019 pour continuer à l’école Steiner). Je voulais partager mon témoignage d’élève ayant connu deux systèmes, un plus classique et l’autre totalement différent. J’aimerais retourner sur un moment de ma scolarité qui peut en interroger plus d’un : Mon passage de l’Institution Sainte-Marie à l’École Rudolf Steiner. Il faut savoir que Sainte-Marie est un établissement d’une envergure assez impressionnante. L’établissement compte environ 3 500 élèves regroupés en 109 classes, allant de la maternelle aux classes préparatoires, ce qui en fait le plus grand établissement scolaire privé de France, d’après les informations de la page Wikipédia de l’établissement. Comme je l’ai mentionné plus tôt, je suis arrivé à Sainte-Marie en Septembre 2017 pour débuter ma Seconde. J’avais réussi à intégrer l’ancienne section anglophone de Sainte-Marie, une classe de Seconde “d’élite” qui ne regroupait pas seulement les élèves excellents en anglais, mais les meilleurs de chaque classe. On peut dire que mon année de Seconde fut difficile. Beaucoup de rigueur attendue de la part des professeurs, des élèves excellents, et jusqu’à mon entrée dans cette classe, j’avais toujours été le meilleur sans grande difficulté. Au final, j’ai réussi à survivre à cette année surtout grâce aux amitiés que j’ai forgées, qui étaient d’autant plus renforcées par la difficulté commune que nous partagions tous. Après cette année, la classe anglophone fut dispersée dans les différentes sections. Je suis arrivé en Première S, dans une classe de 40 élèves, où on m’a rapidement fait comprendre que l’on n’était pas là pour rigoler, qu’il s’agissait d’avoir un très bon dossier pour Parcours Sup et que le classement dans la classe comptait énormément. Cela a instauré une atmosphère très particulière dans la classe. En décembre 2018, ça n’allait vraiment pas ! Je commençais à ne plus vouloir aller en cours, je me sentais mal, et surtout perdu et déchiré entre les attentes de Sainte-Marie (établissement qui prépare aux classes préparatoires) et le niveau que j’avais. Il faut savoir qu’à ce stade, je n’étais pas inconnu à Steiner. J’ai deux petites sœurs jumelles de 6 ans et tous les matins, ma mère nous emmenait tous les trois en voiture pour nous déposer dans nos écoles respectives. Aux alentours de décembre 2019, je me rappelle avoir eu une discussion avec ma mère me demandant si je voulais aller voir l’école Steiner de plus près et avoir un rendez-vous avec les professeurs principaux de la classe de 12è (équivalent Première). Après ce rendez-vous, les professeurs de 12è m’ont proposé de faire une semaine de test au sein de la 12è classe, pour voir la différence et pour que je puisse faire mon choix en connaissance de cause. Cette semaine était vraiment incroyable ! Dans cette classe de 30 élèves (toutes filières comprises) j’ai regagné l’envie de participer, d’interagir, et surtout, le plaisir d’apprendre ! En plus de ça, les élèves de cette classe étaient totalement différents des gens avec qui j’avais l’habitude de discuter auparavant ! Des jeunes qui se connaissent, qui se questionnent, qui explorent, qui se concentrent autant sur leur développement personnel que sur leurs performances académiques. Une maturité impressionnante. Après cette semaine, j’ai eu toutes les vacances de Noël pour réfléchir à ma décision : rester à Sainte-Marie ou devenir un élève de la classe de 12è de l’école Rudolf Steiner de Verrières-le-Buisson ? Si je suis ici en train de témoigner, c’est que j’ai décidé de quitter Sainte-Marie. C’est alors que je suis arrivé dans cette classe de 12e au milieu d’année, avec un Bac de Français à préparer en fin d’année, le TPE à continuer avec mes amis de mon ancienne classe de Sainte-Marie et un projet unique aux écoles Steiner que je trouve super, les Chefs-d’œuvre ! Le bac de Français s’est très bien passé, pour une bonne et simple raison : j’y avais été très bien préparé, 17 à l’oral, 13 à l’écrit et 18 au TPE. Rien à ajouter, à part des remerciements à Bronwyn Louw, notre professeur de français qui a fait un travail incroyable. Un petit retour en arrière sur les chefs-d’œuvre : un week-end pendant le mois d’avril durant lequel tous les élèves de 12è présentent un projet sur lequel ils ont travaillé pendant toute l’année, voire depuis leur entrée à l’école. Ce projet est censé clôturer le cycle de leur éducation à Steiner (même si ce n’est pas en Terminale). Malgré le court laps de temps que j’avais à consacrer à mon projet, j’ai tout de même réussi à réaliser quelque chose dont je suis fier et que j’avais toujours voulu construire. J’ai fabriqué une mini-rampe de skate démontable dans mon jardin, de 7x4m, sans aucune expérience dans le travail du bois. Cela me fait penser que j’ai oublié de mentionner les cours additionnels qui sortent de l’ordinaire dont nous avons eu la chance de bénéficier à Steiner : la sculpture, l’eurythmie, les périodes… une ouverture d’esprit que j’estime indispensable dans un monde extrêmement dynamique, en constante évolution. Puis ensuite, l’année de Terminale, ParcourSup, les études supérieures, ARGHHHHH ! (c’était souvent ce qu’on entendait dans la classe quand on parlait de tout ça). Une bonne dose de prise de tête, de recherches de soi et d’écoles qui pourraient nous correspondre. Heureusement, nous étions loin d’être seuls face à cette tâche. Nous avions chacun des rendez-vous réguliers individuels avec l’un de nos professeurs principaux à l’heure du déjeuner (je le précise parce que pour moi, avant, c’était impensable de m’assoir à la même table que l’un de mes professeurs et parler avec lui !) pour discuter de nos dernières recherches, de nos questionnements, etc. Ça m’a vraiment beaucoup aidé, même si mon choix s’est avéré être assez différent du reste de mes amis (j’y viendrai plus tard). Mise à part l’orientation, la préparation du bac était le sujet principal de notre année ! Bac blanc, révisions, nous avions été préparés comme il se doit jusqu’à la mi-mars… Covid ! Oui, notre fin d’année était assez difficile et hors du commun, et avec notre « Bac Covid » comme j’aime l’appeler… On s’en est tous très bien sortis et on est tous passés à nos études supérieures. Que ce soit Médecine, Kiné, Sciences politiques, Économies, Cinéma, Beaux-Arts, tout le monde a eu ce qu’il voulait et a pu entrer dans le grand bain des études supérieures. Pour ma part, j’ai changé de pays. Oui, je suis actuellement un étudiant en Computer Sciences (Informatique) à l’Université de Birmingham, et je ne regrette pas une seule seconde mon choix d’il y a de cela un peu moins de quatre ans. Je tenais à témoigner pour encourager et remercier tous mes professeurs, et plus généralement tous les gens qui travaillent dans les établissements Steiner. »