Sophie Souquières

esthéticienne

« Il y a huit ans, je me suis intéressée aux écoles proches de chez moi qui proposaient des pédagogies alternatives car je souhaitais offrir à ma fille une scolarité plus riche et complète que celle que j’avais pu vivre moi-même. Après une visite lors d’une porte ouverte, j’ai eu un grand coup de cœur pour l’école Steiner-Waldorf de Verrières-le-Buisson. J’ai d’abord été touchée par le parc somptueux de cette école et les poules qui s’y promènent, ensuite par la visite des jardins d’enfants très joliment décorés riches en éléments naturels (jouets en bois, poupées en tissus, porcelaine pour la dinette, laine cardée pour différents sujets), ce qui créé une ambiance très chaleureuse. En tant qu’adulte, je me suis sentie vraiment bien dans cet espace et je me suis facilement imaginée enfant à explorer avec grand plaisir toutes ces merveilles exposées qui n’attendaient que les enfants ! J’ai donc découvert la pédagogie Waldorf ce jour-là en dialoguant avec les pédagogues, et j’ai été complétement séduite par ce projet d’accueil pour ma fille. Même en n’ayant qu’un bref aperçu de cette pédagogie, je me suis laissée guider par mon ressenti qui me disait que dans ces écoles nous étions plus près du respect de la dignité de chaque enfant par une meilleure connaissance des besoins fondamentaux de l’être. Dont le respect du rythme de développement de chacun, entretenir un lien avec la nature, l’importance d’une alimentation vivante au quotidien, célébrer chaque saison, un espace-temps de création libre dans le jeu, une écoute attentive de ce que ressent l’enfant. Tout cela me parait essentiel afin d’accompagner au mieux ces graines en devenir et tout cela s’est confirmé pendant sa scolarité. Ma fille est maintenant en cinquième classe et c’est un pur bonheur de voir son évolution dans les différents apprentissages. Elle adore lire, l’expression écrite, chanter, jouer, faire ses tricots, dessiner, l’histoire, l’anglais, un peu moins le calcul et l’allemand. Mais on y travaille ! Ce qui me touche beaucoup aussi dans cette pédagogie, c’est l’art qu’ont les pédagogues de mettre de l’art dans les différentes matières, comme par exemple de la poésie pour présenter un cours de mathématiques ! Les cahiers sont très joliment illustrés, il est donc très plaisant de les feuilleter ! Depuis, j’ai aussi un garçon qui termine son cycle de jardin d’enfant cette année. Alors pour lui, quel plaisir de créer de vrais chantiers avec ses camarades dans le jardin, quel plaisir de les voir exploiter par tous temps les éléments naturels même lorsque le pantalon revient bien boueux ! Pour ma part, ces années dans cette école profitent aussi bien à nos enfants qu’à nous-mêmes, car nous avons aussi appris à être plus à l’écoute de leurs besoins, plus attentifs à leurs émotions et plus créatifs dans les routines quotidiennes, ce qui n’est pas toujours facile, je dirais même que c’est un défi au quotidien ! Mais ce travail en tant qu’adulte est nécessaire car si nous mettons nos enfants dans une école plus respectueuse du rythme de l’enfant, il est aussi important, je trouve, d’observer comment nous gérons les choses à la maison ! La cohérence entre la maison et l’école est souhaitable et nous permet de concrétiser les principes d’éducation que nous propose cette pédagogie. Cela part d’une démarche personnelle et d’une envie d’apporter plus d’harmonie et de fluidité dans le quotidien familial. Il est quand même bon de savoir que selon une étude, ce qui va influencer le devenir d’un enfant est à 80 % émis par la famille et 20 % par l’école. Alors en tant que parents, notre travail n’est pas du tout à négliger et tout ne repose pas sur l’école. Alors c’est sûr, ces écoles ont un certain coût et cela n’est pas accessible encore à tous, mais il serait intéressant que l’éducation nationale s’inspire de cette pédagogie et d’autres afin de donner plus de liberté aux pédagogues pour que les enfants trouvent l’enthousiasme d’apprendre, ce qui s’essouffle de plus en plus. Cette pédagogie nous permet d’avoir un regard plus établi sur l’enfant, donc sur l’être et donc sur nous-même. »