Tribune libre par Nicolas Tavernier, Président de l’Association Nationale pour la Promotion et l’Avenir de la Pédagogie Steiner-Waldorf (ANPAPS).
À une époque où a été supprimée de la Charte internationale des journalistes l’obligation pour cette profession de « rechercher la vérité » – remplacé insidieusement par l’obligation de « respecter les faits » -, il me semble très utile (et démocratiquement sain) qu’une instance indépendante et impartiale puisse arbitrer les conflits existant entre journalistes et personnes (physiques ou morales) impliquées dans leurs articles ou reportages.
Cette baisse d’exigence journalistique, qui intervient dans un contexte de déjà grande défiance des Français à l’égard des médias, risque d’être mortifère pour une grande partie de la presse (57 % des Français pensent qu’il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité, selon une étude publiée ce 22 novembre). Il est en tout cas à parier que ce recul de l’exigence déontologique ne pourra que détériorer encore ce lien de confiance ténu.
Heureusement, lorsqu’ils sont saisis, les conseils de déontologie journalistique peuvent apporter un peu d’espoir. En Belgique, par exemple, le CDJ a récemment retoqué un journaliste du Vif qui, s’il relatait sans doute certains faits avérés à propos de l’agriculture biodynamique, n’en dépeignait pas moins un portrait bien éloigné de la Vérité…