Victoire au CDJM : Bis repetita placent

Pour le dire plus vulgairement : et de deux !

À propos de sa victoire au CDJM face à un organe de presse – et pas des moindres, le JT de 20h de France 2, l’ANPAPS écrivait : « C’est une première victoire et sans doute pas une dernière. » Voilà qui est fait ! L’ANPAPS a à nouveau gagné contre un autre organe de presse – et pas des moindres ! car il s’agit là du Parisien – à propos d’un article « assassin » contre les écoles Steiner-Waldorf d’Alsace.

Ce papier est l’illustration même d’un journalisme « de bas étage », trop souvent à l’œuvre aujourd’hui et qui fait que 57 % des Françaises et des Français ne font plus confiance à la presse, sur les grands sujets d’actualité.

Dans cet article du Parisien, pêle-mêle, était affirmé sans la moindre preuve que ces écoles n’avaient pas rendu hommage à Samuel Paty, pourtant si lâchement assassiné dans l’exercice de son métier ; que ces écoles usaient de « violences physiques contre les élèves pour faire régner l’ordre » ; que ces écoles avaient envoyé des enfants en randonnée « cinq jours sans s’alimenter le plus possible ». Quelle honte ! Et quel préjudice évident pour notre pédagogie.

Le CDJM affirme que le journaliste du Parisien a enfreint plusieurs règles déontologiques du journalisme, notamment en publiant des accusations sans preuve, en ne vérifiant pas les faits rapportés et en ne respectant pas l’équilibre journalistique dans la présentation des informations. Ça fait beaucoup pour un seul homme !

Le CDJM enfonce le clou en stipulant que : « à aucun moment, le journaliste du Parisien fait état de ses propres investigations, ou de la moindre vérification de sa part, sur les faits qu’il relate sur la base de propos non recoupés. »

Et, comme si le clou n’était pas assez enfoncé, il ajoute : « Le journaliste se contente de compiler des témoignages à charge, recueillis par lui ou rapportés par des tiers ». Ce n’est plus du journalisme, c’est le « téléphone arabe » !

D’ailleurs, si ce « journaliste » avait fait son boulot, il aurait rapidement découvert qu’il se faisait manipuler par une poignée de détracteurs acharnés, très relayés. Preuve en est, le témoignage édifiant d’un enfant qui a participé à cette « randonnée sans manger » et qui, relatant son séjour à ses grands-parents via un message vocal (bien avant que l’affaire ne soit publique), ponctue inlassablement son récit enthousiaste par tous les mets, goûters et autres repas qu’il a dû s’avaler ! À lire et entendre dans notre article « Mortadelle randonnées ».

Pourtant, l’ANPAPS avait bien pris soin de « mettre sous le nez » de ce localier des informations factuelles, via son compte Twitter. Dans une attitude aux antipodes d’une démarche journalistique de base, ce monsieur a préféré bloquer notre compte officiel…

Ainsi, son seul moyen de donner un peu de crédit à son misérable récit (car c’est bien de cela dont il s’agit, Martin ANTOINE n’a pas hésité à instrumentaliser la Miviludes (mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) en citant ses propos tellement évasifs sur la pédagogie Steiner-Waldorf (« …le fonctionnement opaque des écoles Steiner-Waldorf »), Miviludes, elle-même totalement opaque (on vous rappelle qu’il nous est toujours impossible de dialoguer avec ses membres, ni même d’obtenir les saisines anonymisées qui mettent en cause nos écoles) ; et elle-même instrumentalisée par cette poignée de détracteurs qui y ont leurs ronds de serviette.

Alors, dans ce contexte médiatico-politique, l’on comprend bien que le CDJM soit un peu « gêné aux entournures » pour rendre une décision totalement libre concernant nos saisines. En effet, d’un côté, il enfonce le clou très profondément (vous l’avez lu) pour dénoncer puissamment les manquements déontologiques de ce « journaliste », d’un autre, il profite d’un petit biais de méthodologie pour éviter d’avoir à décréter notre saisine comme totalement fondée…

Pourtant, ce Conseil de déontologie écrit notamment à propos de cet article du Parisien : « [Il] est constitué à base de citations non vérifiées, non recoupées et imprécisément sourcées. Le CDJM ne peut se prononcer sur la véracité de ces témoignages, ni sur celle des faits rapportés par ces témoignages, [c’est du lourd !] sauf à mener lui-même une enquête, ce qui n’est pas son rôle ». [Et d’ajouter de façon assez surprenante] : « Il considère donc que le grief d’inexactitude n’est pas établi ».

Sans doute la pression sur la presse d’influenceurs de tous bords, doublé d’un contexte économique compliqué pour celle-ci pourrait parfois avoir raison de la parfaite indépendance d’un organisme tel que le CDJM. Mais si ce mécanisme de vouloir préserver la chèvre et le chou est bien humain, ses fruits sont de court terme, et au goût souvent amer pour les deux parties. À plus long terme, il est certain que ce Conseil, et finalement la presse dans son ensemble, auraient tout à gagner en s’affranchissant totalement de toutes pressions, qu’elles soient exogènes ou endogènes.

D’autant que ce Conseil de déontologie journalistique n’a pas (encore ?) dans sa procédure la possibilité d’offrir au requérant un « aller-retour » épistolaire avec lui, une fois la saisine déposée, contrairement à son homologue belge, le CDJ. Ainsi, cela offre incontestablement un avantage supplémentaire au « pot de fer » face au « pot de terre » qu’est bien souvent le requérant. De plus, et contrairement là encore à son homologue d’outre-Quiévrain, les décisions du CDJM ne sont en rien contraignantes pour les médias pris en faute. Ainsi, un organisme de « contrôle » sans aucun moyen coercitif, c’est un peu comme le GIGN armé de pistolets à bouchons…

Mais, restons positifs, ce Conseil déontologique est tout de même indispensable au regard de cette presse trop souvent aléatoire. De plus, son engagement permet d’espérer une prochaine évolution de ses procédures pour gagner encore en indépendance et se rapprocher du CDJ belge, plus abouti. C’est à cette seule condition que les Françaises et les Français pourraient retourner massivement dans les kiosques !

L’équipe de l’ANPAPS